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Les uniformes de l’armée prussienne (5e partie): L’artillerie de ligne,le génie, le train, etc.
L’artillerie de ligne
Uniformes : Casque d’artillerie modèle 1867 identique à celui de l’infanterie, mais présentant une boule à la place de la pointe ; la jugulaire est constituée d’écailles bombées alors que celles de l’infanterie sont plates. L’aigle est celui de l’infanterie. La tunique bleu foncé du modèle général ferme comme celle de l’infanterie par huit boutons de laiton. Col et parements (dits brandebourgeois) sont noirs passepoilés de rouge pour les artilleurs à pied. Les épaulettes sont rouges avec le numéro du régiment en jaune. Les galons sont aussi sur le col sous la forme d’un gros bouton. Les parements suédois et le pantalon basané désignent les hommes des batteries à cheval. Le manteau est gris-noir avec deux morceaux d’étoffe noire sur le col et des épaulettes bleu foncé passepoilées de rouge avec le numéro en jaune. L’équipement est blanc. L’artillerie est armée de sabre modèle 1848, version allégée du modèle 1808.
Artilleur en casquette
Soldat du Génie
Le Train
Les services de Santé
Les uniformes de l’armée prussienne (4e partie) : les cuirassiers
Les cuirassiers de la cavalerie de ligne
Il y avait huit régiments de cuirassiers plus deux régiment dont un de Garde du Corps dans la Garde. Les régiments étaient à quatre escadrons. Le cinquième était laissé en dépôt.
L’uniforme : Le casque, modèle 1867, est en tombac avec garnitures blanches. L’aigle est celui de la ligne, mais en maillechort, la cocarde prussienne est portée à droite. La cuirasse est en acier cloutée de laiton. Les épaulières sont recouvertes d’écailles de laiton. En haut de l’épaulière gauche, se trouve une aiguille de laiton permettant le maintien de la banderole. La ceinture de cuir noir à boucle jaune solidarise le bas des deux demi-cuirasses. Officiers et sous-officiers avaient une cuirasse recouverte de feuilles de laiton comme la Garde. Les épaulières dans ce cas étaient constituées d’anneaux de laiton et non plus d’écailles. La tunique (Koller) est entièrement blanche. Chaque régiment à une couleur distinctive. Certains régiments comme le régiment de Brandebourg – Empereur Nicolas 1er de Russie n°6 – porte un monogramme sur les pattes d’épaule. Les boutons sont jaunes. Le pantalon est gris foncé passepoil rouge ou entièrement blanc, et il est chaussé des hautes bottes style dit « vieux Brandebourgeois ». Il est armé du sabre (Pallasch) modèle 1819 et la couronne de la dragonne indique l’escadron. Le tapis de selle est de la même couleur de la distinctive du régiment en général.
Les couleurs distinctives de chaque régiment de cuirassiers
Garde du Corps : rouge ponceaurot ; boutons argentés
Cuirassiers de la garde : bleu lila ; argentés
Régiment n°1 (Leibkürassier-Regt) : noir ; or
Cuirassiers de Poméranie n°2 : rouge profond ; argentés
Cuirassiers de Prusse orientale n°3 : bleu clair ; argentés
Cuirassiers de Wesphalie n°4 : rouge clair ; argentés
Cuirassiers de Prusse occidentale n°5 : rose-rouge ; or
Cuirassiers de Brandebourg n°6 : bleu russe ; or
Cuirassiers de Magdebourg n°7 : jaune ; argentés
Cuirassiers de Rhénanie n°8 : vert clair ; or
Régiment n°5 et 1
Régiment n°7 et 4
Régiment de Poméranie n°2
Charge de cuirassiers sur un convoi de ravitaillement français pendant la guerre de 1870 (tableau d’Edouard Detaille)
Gefreiter d. 2. Schweren Res.-Reit.-Rgts.
Les peintures sur la guerre de 1870 (9)
Les uniformes de l’armée prussienne (3e partie): les jägers de la ligne
Voici deux planches couleurs sur les jägers de l’armée prussienne.
Jäger du bataillon n°8
Officier du bataillon n°2
Tunique verte foncée avec les épaulettes, le col et le bas des manches de type « suédois » rouges. Boutons dorés. Huit sur le devant, trois sur chaque manche et six à l’arrière. Le numéro du bataillon sur chaque épaulette était en jaune. Les officiers étaient distingués à l’aide d’épaulettes tressées argentées. Le manteau était gris-noir avec des boutons dorés et deux morceaux d’étoffe rouge sur le col. Les épaulettes étaient vertes foncées passepoilées de rouge avec le numéro en jaune sur le manteau. Celui des officiers était noir avec un col rouge passepoilé de vert foncé. Le pantalon était gris-noir passepoilé de rouge. Des bottes courtes furent introduites en 1866. La shako en cuir noir portait une plaque frontale avec l’inscription « MIT GOTT FÜR KÖNIG UND VATERLAND ». Les bataillons n°1, 2, 5 et 6 portaient l’aigle des vieux grenadiers et le monogramme « FWR ». Les bataillons n°3, 4, 7, 8, 9, 10 et 11 portaient l’aigle de l ligne avec le monogramme « FR ». Tous avaient la cocarde nationale la garde aussi. La casquette était verte foncé passepoilée de rouge, noir pour les Schützen. L’équipement était en cuir noir, celui des officiers aussi.
Ils étaient tous armés du fusil rayé à chargement par la culasse Dreyse M1865 avec sa baïonnette. La dragonne était verte pour les soldats, argentée pour les sous-officiers. Les officiers avaient un sabre et un révolver.
L’infanterie prussienne (2e partie): les officiers
Voici quelques planches couleurs sur les officiers d’infanterie de ligne.
Secondleitenant du régiment de fusiliers n°38
Secondleitenant du régiment de grenadiers Kronprinz
Hauptmann du régiment d’infanterie n°30
Feldwebel du régiment d’infanterie n°68
A remarquer: Les marques de grade sur les épaulettes ou le col, la ceinture, les décorations, les gants blancs, le pistolet et les jumelles.
Les uniformes de l’armée prussienne : L’infanterie de ligne
Les 96 régiments de ligne étaient organisés de la façon suivante :
Régiment de ligne classique : les 1er et 2e bataillon étaient composés de mousquetaires et le 3e de fusiliers.
Régiment de grenadiers : les 1er et 2e bataillon étaient composés de grenadiers et le 3e de fusiliers.
Régiments de fusiliers : 2 bataillons de fusiliers
Le grenadier et le mousquetaire
Casque modèle 1867 avec l’aigle de la ligne (monogramme FR sur la poitrine de l’aigle et banderole classique). Le texte en est toujours le même dans les régiments prussiens : « Mitt gott für koenig und vaterland ». Pour les « vieux régiments », l’aigle est avec un écusson ovale, un monogramme FWR sur la poitrine et une banderole patriotique particulière. Sur la tunique, la couleur distinctive est le rouge pinceau. On la retrouve sur le col, les parements et les passepoils. Les pattes d’épaule des tuniques sont de couleurs différentes pour chaque régiment et le numéro du régiment apparait sur celle-ci. Certains régiments présente la particularité d’arborer à la place du numéro, un monogramme. Les parements – dits « brandebourgeois » – sont droits avec une patte verticale fermée par trois boutons. Tous les boutons sont jaunes. Le 1er et 2e bataillons des régiments de grenadiers ou mousquetaires portent des équipements blanc, ceux du 3e sont noirs. Les marques de grade pour les hommes du rang apparaissent sur le col : deux petits boutons « à l’aigle » (figure 1). L’armée prussienne étant constituée de conscrit, certaines pattes d’épaule sont entourées d’un cordonnet blanc et noir indiquant un « volontaire d’un an » (figure 2 et 3). Les pantalons sont toujours gris-noir très foncé à passepoil rouge. Le manteau gris noir très foncé est porté en sautoir. Les deux grenadiers et tambour sont en tenue d’hiver (figure 4, 5 et 6). La casquette est souvent portée à la place du casque.
Couleurs des épaulettes et du passepoil du bas des manches dans chaque corps d’armée.
I corps d’armée
RI n°1, 3, 4, 5, 33, 41, 43, 44 et 45 : blanc/blanc
II corps d’armée
RI n°2, 9, 14, 21, 34, 42, 49, 54 et 61 : blanc/pas de passepoil
III corps d’armée
RI n°8, 12, 20, 24, 35, 48, 52, 60 et 64 : rouge/blanc
IV corps d’armée
RI n°26, 27, 31, 36, 66, 67, 71, 72, 93 et 96 : rouge/pas de passepoil
V corps d’armée
RI n°6, 7, 18, 19, 37, 46, 47, 58 et 59 : jaune/blanc
VI corps d’armée
RI n°10, 11, 22, 23, 38, 50, 51, 62 et 63 : jaune/pas de passepoil
VII corps d’armée
RI n°13, 15, 16, 17, 39, 53, 55, 56 et 57 : bleu ciel /blanc
VIII corps d’armée
RI n°25, 28, 29, 30, 40, 65, 68, 69 et 70 : b/bleu ciel /pas de passepoil
IX corps d’armée
RI n°75, 76, 84, 85 et 86 : blanc/jaune
X corps d’armée
RI n°73, 74, 77, 78, 79 et 91 : blanc/bleu ciel
XI corps d’armée
RI n°32, 80, 81, 82, 87, 88, 94 et 95 : rouge/blanc
figure n°1 : sergent du régiment de grenadiers n°58
Figure 2 et 3 : « Volontaires d’un an » du régiment de grenadiers n°28 et 14
Tambour
figure 4, 5 et 6 (Régiment n°13, 10 et 53)
Ils sont armés du fusil rayé à chargement par la culasse Dreyse modèle 1862 ou 67 accompagné de la baïonnette du même modèle. La couleur centrale de la dragonne dépendait du bataillon : 1e blanc, 2e rouge et 3e jaune. Les deux extrémités de la compagnie : 1er blanche, 2e rouge, 3e jaune et 4e bleu ciel.
Les fusiliers
Même uniforme sauf que l’équipement est noir dans les régiments de fusiliers. Ils sont armés du fusil « de fusiliers » modèle 1860.
Régiment de fusiliers n°36, 35 et 26.
La Landwehr ou « seconde ligne »
La landwehr était reconnaissable à son chapeau. Elle était armée du M1867.
Les peintures sur la guerre de 1870 (8)
L’infanterie prussienne: formations, tactiques,…
Les peintures sur la guerre de 1870 (7)
« La défense de la porte de Longboyau » d’ALphonse de Neuville
Nous allons nous attarder sur la plus célèbre oeuvre sans doute d’Alphonse de Neuville qui traduit à chaque instant le pathétique de cette « Année terrible ».
Qui est Alphonse de Neuville? Il mourut la même année que Victor Hugo, presque le même jour. Ainsi disparaissaient en même temps le grand poète qui avait chanté l’Année terrible, et le remarquable artiste qui, pour la première fois dans toute l’histoire de l’art français, avait réussi à mettre une auréole à la défaite. Hugo et de Neuville connurent la gloire et l’admiration d’un même public traumatisé par la Défaite. Tous deux surent la transfigurer en exaltant les qualités éminemment françaises des comabattants. Pourtant les stances hugoliennes comme les tableaux de de Neuville n’ont pas que des inconditionnels et la construction « patriotique » apparaît à certains comme une perversion masochiste. Deneuville est passé, plus qu’un autre, dans l’art d’incarner l’héroïsme de la défaite.
La situation est classique : un épisode du siège de Paris raconte un moment « catastrophique », donc héroïque et désespéré, de la retraite. Le sauvetage de cette unique pièce est interprétée par de Neuville comme une victoire morale, retournant ainsi la situation. Quand aux personnages, ils sont stéréotypés à souhait. Alors que les allemands constituent une masse confuse et enragée, les Français, moins nombreux, posent dans des attitudes courageuses.
Si ces caractères se retrouvent dans nombre des tableaux de de Neuville, « Défense de la porte de Longboyau » fut considéré par ses critiques et historiographes comme son chef-d’oeuvre absolu, sans qu’une raison soit avancée.