( 24 mai, 2008 )

La cavalerie de ligne

La cavalerie française était divisée en trois catégories : réserve, de ligne et légère. La cavalerie de réserve était constituée de cuirassiers, celle de ligne de dragons et de lanciers et la légère de hussards et de chasseurs. La cavalerie dite « d’Afrique » était considérée comme légère. Chaque branche avait une fonction : le choc pour la première, le service général incluant des opérations démontées pour la seconde et la reconnaissance pour la troisième. 

La cavalerie française ne rêvait que de charges décisives d’où les désastres de Morsbronn, Froeschwiller et Sedan. Elle avait oublié sa première mission, le renseignement. En 1868, un rapport ministériel suggère qu’on mette à disposition de  chaque division d’infanterie un régiment de cavalerie de ligne ou de cavalerie légère sur le modèle prussien mais le projet échoue. Une division de cavalerie est attachée à chaque corps en plus de trois divisions indépendantes. Ainsi, l’armée française ne dispose pas d’un système de reconnaissance efficace et flexible ce qui affecte le déroulement des batailles. La marche d’action offerte au régiment individuel disparaît dans l’effet de masse des divisions. Les attaques montées surprises des allemands à Wissembourg, Mars-la-Tour et Beaumont sont le résultat de la négligence de la cavalerie française. Durant la courte campagne de Sedan, l’infanterie était furieuse de constater que ses mouvements étaient découverts par les patrouilles adverses alors que la sienne ne faisait rien pour empêcher cela. 

La cavalerie française ne voulait pas entendre parler « du feu » et considérait « l’élan » et le « choc » comme seule la « orthodoxie » possible même si la pratique a montré le contraire comme par exemple le 12e dragons à Spicheren. 

La cavalerie de ligne était constituée de dix régiments de cuirassiers, douze  de dragons, 8 huit de lanciers, douze de chasseurs et huit de hussards. Les régiments de réserve et de ligne avaient cinq escadrons, six pour les légers. Un escadron par régiment était laissé en dépôt. Au début des hostilités, cinq régiments n’étaient pas présents. 

Les cuirassiers 

La fonction première des cuirassiers – le choc – n’étant pas adéquat au théâtre d’opérations du Second Empire, ils ne servirent qu’à la parade.  Leur technique de combat n’évolua pas en cinquante ans. Six des dix régiments faisaient partir de la réserve et quatre du Ier et 6e corps. La brigade Michel fut massacrée dans les rues de Morsbronn et les quatre magnifiques régiments de la division de réserve Bonnemains furent massacrés par le « feu » prussien. 

Les dragons 

Ils jouèrent un rôle mineur dans les campagnes de Second Empire à part la guerre de Crimée où le 7e régiment s’illustra. Dix régiments participèrent au début de la campagne contre les Prussiens. Seul le 6e arriva après le début des hostilités. Le 3e régiment fut responsable de la tragique erreur de la bataille de Mars-la-Tour. Ils prirent les lanciers de la Garde pour des dragons ennemis. Ils firent preuve d’efficacité dans leur rôle d’infanterie montée à la bataille de Spicheren où deux escadrons, une centaine de réservistes et des troupes du génie tinrent en échec les Prussiens facilitant la retraite française. 

 Les lanciers 

Seul deux régiments, le 1er et le 4e se battirent à la bataille de Solférino dans le corps de Canrobert. Au début des hostilités avec la Prusse, huit régiments entrèrent en campagne. Deux escadrons du 6e chargèrent avec la brigade Michel à Morsbronn, le 3e se joignit à la charge des cuirassiers à Rezonville et à Sedan, le 1er et le 7e  régiments furent massacrés par les lignes prussiennes. Des éléments du 2e et du 6e échappèrent à l’encerclement et purent rejoindre les troupes de la République. 

Les hussards 

Il restait huit régiments au début des hostilités. Un régiment avait été dissous en 1856 pour fournir les régiments de la Garde. Ils furent de toutes les campagnes de l’empire : Le 1er et le 4e en Crimée ; le 2e, 5e, 6e, 7e et le 8e en Italie. Ils furent aussi représentés en Syrie et au Mexique. Dès le début de la campagne, ils furent engagés : le 2e et le 7e à la grande bataille de Mars-la-Tour et le 1er à la bataille de Sedan. Le 3e réussira à échapper à l’encerclement. 

Le 8e étant en Algérie et le 6e à Lyon, ils ne prirent pas part au début de la campagne. 

Les chasseurs à cheval 

Les chasseurs furent utilisés comme force d’invasion en Algérie. Quatre régiments : le 2e, 4e, 7e et le 10e se battirent en Italie. Le 3e fut engagé à la défense des états du Pape et le 12e fut de l’expédition du Mexique. 

Douze régiments étaient présents aux débuts des hostilités. Deux autres, le 7e et le 8e réjouinrent le reste de l’armée à Sedan où ils furent incorporés au nouveau 12e corps. Seul le 6e chargea avec le 1er hussard. Des quatre régiments présents, seul le 11e put s’enfuir. 

Les cavaliers de Remonte 

Ils devaient fournir l’armée en chevaux. En 1870, les chevaux de la cavalerie française étaient inférieurs à ceux de leurs adversaires. 

  

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